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Revue ID vs la LISM

Le 28/01/2014 à 19:44

Quelle belle soirée d’improvisation ce fut mes amis ! Ce match entre ImproDisiaque et la Ligue d’Improvisation de Seine-et-Marne restera sans doute comme l’un des plus beaux que Pichon ait connu.

Après une mise en bouche proposée par Stef et Pierrot, un duo comique en devenir, maîtresse Jess prenait les choses en main, assistée par Fanny avec laquelle elle constituait une paire arbitrale toute d’élégance et de fermeté.

La mitraillade musicale qui ouvrait les amabilités permit de voir à l’œuvre les 10 jouteurs : Mathieu, Nicolas, Hélène, Fanny et Carole, de retour sous le maillot jaune après une bien longue absence, et sous la tunique rouge francilienne, Nicolas, Florian, Amandine Lucie et Adriane.

Suivit un tête-à-tête sur fond de rivalité sororale « En relisant ta lettre » : Lucie (future étoile filante) et Carole formaient une jolie paire de jumelles liées par une relation dominante/dominée délicieusement gênante.

Changement d’ambiance avec un passage à la fête foraine, « Zig-zig avec toi », le Zig-zig étant, comme chacun sait, un manège à sensation. Mais pas celles qu’Adriane espérait.

« Dernier symptôme », ce fut le titre d’une improvisation « On la refait » où Hélène apprit qu’il était dangereux de se laisser faire une piqûre sous la perruque, surtout quand on n’en porte pas.

Vint le moment de découvrir une pratique injustement méconnue grâce à « Un violon, un jambon ». Quand des hommes de lard s’associent à un nobliau-imprésario et à des inspecteurs de l’hygiène pour  produire de la musique de chambre froide. De quoi être pris aux tripes !

 

Fantaisie

 

Le public était chaud pour entrer dans une longue improvisation médiévale-fantastique, une épopée de 20 minutes, à cheval sur l’entracte. Et le résultat fut à la hauteur des attentes. Quelle incroyable histoire ! Quels magnifiques personnages !

On découvrit le duo maléfique formé par Carole, dame de Châteaunoir, et Amandine, sa créature dévouée corps –contrefait- et âme –noire-. La reine transformiste (femme le jour, monstre ailé la nuit) avait jeté son dévolu sur Beauté, prince de Pataquas, alias Nicolas Gi. Heureusement, le flegmatique chevalier était secondé par Mathieu, son écuyer fidèle et sentencieux (future étoile des personnages).

On rencontra également une chevalière échappée d’un conte pour enfants, Lucie, et son acolyte pusillanime, Hélène. Elles eurent maille à partir avec Flirk et Flurk, Nicolas Ga et Florian, deux brutes qui connurent des fortunes diverses puisque l’un s’embrocha sur l’épée de l’écuyer et l’autre, métamorphosé en Beauté, reçut les faveurs de la juvénile et naïve chevalière.

Dans ce songe d’une nuit d’été, les couples se formèrent et se déformèrent, permettant à l’écuyer de convoler avec l’élfette Fanny, délaissée par un Beauté sous le charme de la Dame de Châteaunoir.  On ne sait s’ils vécurent heureux et eurent des enfants, mais si c’est le cas, qu’on nous en mette de côté !

 

Du papier aux ciseaux

 

Après cette commune épopée, l’arbitre donna aux deux équipes l’occasion de s’exprimer séparément avec « Les petits papiers ». Une comparée où les jouteurs d’ImproDisiaque purent montrer leur originalité et leur maîtrise collective avec un drame épistolaire de toute beauté. Feuille, encrier, plume, gomme, inspiration : chacun tint parfaitement son rôle autour de l’écritoire.

Après le sentimentaLISMe, l’alcooLISMe, les impromédiens, portés par les accents jazzy d’une boîte à musique, nous emmenèrent en pleine prohibition dans un bar clandestin où se jouait le bal de la corruption sur fond de phrases codées : « C’est du 12 ans d’âge... ce lait caillé ».

Il était temps de parler d’amour avec le parcours de trois couples bien différents. On retiendra qu’on peut fonder une relation sur le narcissisme, mais à condition d’être prêt à affronter la compétition, y compris devant un berceau : « C’est à moi qu’il ressemble » « Non, à moi ».

Il était l’heure de conclure avec un thème en rapport avec la tristesse du public, « Les yeux pour pleurer », promené dans trois univers différents. On se souviendra de cette prophétie de Nicolas chirurgien-dépeceur (bientôt étoile de la construction), gourmand face à une future donneuse d’organe malgré elle : « Il ne va pas rester grand chose de maman ».

La LISM s’imposait 8-4, avec un écart qui reflète mal l’excellence de niveau de l’équipe coachée par PrézAudrey. Mais l’important n’était pas là. Pichon avait vécu une grande soirée d’improvisation. De celles qui donnent envie de monter sur scène.

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